fonderie
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A côté du musée historique d'Abomey voisine une zone d'artisans organisée à l'initiative du gouvernement béninois.

 Là on trouve le tissage traditionnel où les doigts de pieds travaillent autant que les mains; on tisse surtout des représentations de bas- reliefs du palais royal, des symboles et emblèmes royaux. On peut aussi acheter des calebasses gravées, des objets sculptés tels que chaînes de mariage, animaux, vierge, etc.

 Mais notre attention est surtout retenue par la fonte du bronze à la cire perdue. Cette technique existe dans le golfe du Bénin depuis des siècles et s'est même propagée dans d'autres pays africains. Elle offre l'avantage de ne produire que des pièces uniques.

La première étape consiste à fabriquer un moule; l'artisan sculpte un objet avec les doigts et (ou) un couteau dans un pain de cire d'abeille. Lorsque la cire est suffisamment durcie elle est enrobée d'argile, ou plutôt de latérite (la terre locale) qui, en séchant, durant environ trois jours, exposée sur des tôles au soleil, devient très résistante et forme le moule. Cet enrobage prend l'allure d'un petit concombre allongé; un trou en forme d'entonnoir est aménagé à l'une des deux extrémités. Ce trou servira à vider la cire puis à remplir le moule avec le métal en fusion. Après la phase de séchage, la terre ayant craquelé, l'artisan bouche les fissures avec l'argile puis place les " concombres " à la chaleur, au coeur du foyer brûlant de la fonderie. La cire  fond lentement puis, lorsqu'elle se met  à bouillonner à l'intérieur de l' entonnoir; le moule est vidé de son contenu. On obtient alors le négatif de l'objet à produire dont l'original est détruit..

Pour rendre incandescent le foyer de la fonderie un soufflet en peau est actionné soit à la main soit avec le pied; sa bouche, allongée de plusieurs dizaines de centimètres par un conduit en poterie, affleure le cœur du foyer, à même le sol. Le combustible est très écologique puisqu'il s'agit de charbon de coquille de noix de coco.

En attendant que le métal qui va servir à couler la forme définitive entre en fusion dans un creuset, le moule est maintenu au chaud, couché sur la braise. L'essentiel ici est de maintenir la température du foyer; le fondeur est assis ou accroupi au sol, en pleine chaleur, tirant une chaînette qui actionne le soufflet jusqu'à ce qu' une flamme verte, puis bleu- vert, s' échappe du creuset enfoui dans le charbon, signalant ainsi que le métal est liquéfié. Il peut être coulé dans les moules tenus au chaud. Ces derniers, une fois refroidis, sont cassés; s'en échappe alors la copie exacte de la forme en cire qu'il reste à ébarber et polir avant d'être vendue. La technique est on ne peut plus artisanale puisqu' elle assure le "client" de l'originalité des sculptures. Toutes les étapes se déroulent entre les mains de l' artisan, sauf la récupération du cuivre et du bronze par le ramassage de vieux boulons ou de vieilles pièces mécaniques ou... par le sabotage des lignes électriques du pays!

10 février 1983

 Copyright © décembre 2001 Bernard MICHEL

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