Abomey
Accueil fraîches informations récits au quotidien bouquet de fleurs les arts les régions

Remonter

 

 

Le musée historique et le tombeau de Béhenzin

abomey.jpg (38963 octets)

la porte du musée

  Aujourd'hui nous allons visiter l'ancien palais des 11 rois successifs du Dan Homé (ancien royaume d'Abomey improprement appelé Dahomey par les colonisateurs) aménagé en musée historique par le gouvernement révolutionnaire et l'UNESCO. Nous passons dans la première grande cour d'accueil pour accéder ensuite à la cour des audiences; cette dernière est entourée en bonne partie de bâtiments restaurés suite à une tornade de 1977, le reste étant les vestiges des murailles. Les constructions sont décorées de bas reliefs colorés, certains  représentant en particulier les emblèmes des différents rois. Sur une partie de la cour un monument abrite les tombeaux des rois. Là, "comme dans un tabernacle" (nous dit le guide!), les esprits des rois sont présents et vénérés par leur descendance. A l'intérieur des autres bâtiments on peut regarder des agrandissements de photos d' époque béhanzienne, des  sièges formidablement sculptés et marquetés d ' argent ou de cuivre portugais, des chevillères, vêtements, sandales, armes, récades (sceptres- cannes qui servaient de sauf - conduit et de signature du roi à ses propres émissaires).

On peut encore voir

le hamac du dernier roi, là intact et qui servait aux déplacements royaux, suspendu à une énorme poutre portée par deux hommes,

 le crachoir, sorte de soupière en cuivre montée sur un piédestal et présentée régulièrement au roi comme on présenterait un cendrier à un hôte,

 une fine pipe métallique accompagnée de son étui en bois sculpté...

 Nous traversons ensuite une cour entourée de canons en bronze échangés avec les portugais à raison d' une pièce d'artillerie contre quinze esclaves. Le commerce des armes existait déjà  mais à l'époque on ne monnayait pas contre du pétrole! Nous passons devant un temple au centre duquel gît un vieux lit en planches avec des restes de nattes; des femmes agenouillées s'inclinent vers le sol en avançant et reculant successivement chacune de leurs mains à 5 cm au- dessus du sol; ce sont des princesses qui viennent exécuter les rites d'adoration de leur ancêtre, le dernier roi ( avec ses 400 femmes, il peut avoir eu des descendantes!).

ghezo.jpg (31084 octets)

le siège du roi Ghézo

Les signes de cruauté sont présents dans le palais. Le premier temple que nous avions vu comporte en son centre le fameux "tabernacle": une enceinte intérieure dans laquelle reposent les rois; ses murs ont été édifiés à partir de terre pétrie de sang d'esclaves blancs! Dans le musée proprement dit un des sièges royaux (celui du roi Ghézo) est fixé sur 4 crânes de chefs ennemis; plus loin on nous apprend qu' un crâne évidé  servait de bol. Le deuxième temple renferme plusieurs centaines d'épouses de roi qui ont accepté d'être sacrifiées en se  laissant enterrer vivantes non sans avoir au préalable ingurgité un "breuvage". Nous voyons aussi une des premières mitrailleuses montée sur roues raflée aux troupes napoléoniennes. Somme toute un musée assez riche mais dont le guide était trop pressé d'en finir pour que nous ayons plus amples explications.

Un des responsables de la zone artisanale voisine du musée nous invite à aller visiter (à Djimé?) un palais toujours actif. Nous reprenons la Renault 4 pour suivre un dédale de petites pistes cahoteuses à travers les cases de la banlieue d'Abomey; nous aboutissons près d'un hameau et pénétrons à pied dans une cour fermées par des murs en banco. lci on ne voit que des femmes et des enfants: les princesses, petites- filles descendantes des rois d'Abomey, le dernier de la dynastie des Kpovi étant Béhanzin, se retrouvent au palais pour un repas. Vers 19 heures elles pénètreront dans une deuxième cour au sol impeccablement nettoyé devant un temple où est enterrée la dépouille du roi Béhanzin:

palais.jpg (63038 octets)

vénération des trônes royaux par des vestales

(cliché Doc.Française)

 c'est là qu'elles vont danser pendant trois heures pour sacrifier ensuite deux petits taureaux noirs qui attendent leur sort, attachés à l'extérieur du palais au pied d'un arbre. C'est bien la première fois que je vois toute une cour princière, les seins nus ou non; elles ressemblent de par leur tenue à n'importe quelle africaine: pagnes, boubous sont de règle; cependant les bijoux sont peut- être plus nombreux que de coutume.

Les enfants sont là aussi, nus ou habillés. Pas de luxe dans le mobilier non plus: il serait inexistant s' il n' y avait ces jolis tabourets taillés dans la masse et qui ont dû servir au repas ou aux repos; ils ne sont de toute façon pas en nombre suffisant pour recevoir tout ce monde princier. Nous nous promenons au milieu de cette foule féminine, seuls hommes hommes présents, sans être inquiétés.

behanzin.jpg (35626 octets)

Gbêhanzin dit Béhanzin (cliché Doc.Française)

Lorsque nous quittons le palais nous apercevons à proximité une motte de terre fraîche d'environ 70 cm de haut  enserrée dans des joncs frais, sorte d'autel au sommet duquel est posé un plat de terre cuite dans lequel s'ébouriffent du duvet et des plumes de poulet: un sacrifice animal a déjà eu lieu pour une offrande aux mânes...

10 février 1983

Pour en savoir plus sur le musée d'Abomey, un site très spécialisé: http://epa-prema.net/abomey/

mais aussi:http://www.fragmentsdumonde.org

 Copyright © 2002 Bernard MICHEL

Précédente Remonter Suivante

Copyright  © 2010 Béninrama   réalisé par  Bernard Michel                                                                                                                                                 Cette page a été mise à jour le 12/05/09