des apprentis
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 Beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école ou la quittent très tôt parce que la famille ne peut financer la contribution aux frais scolaires (achats de livres, de fournitures, du kaki- tenue obligatoire-, cantine).

Alors commence pour le gosse le dur apprentissage avec tout son cortège d' aberrations; il faut d'abord trouver un patron (dans n'importe quelle branche professionnelle de préférence!) et, à la signature du contrat, verser à ce dernier la moitié des I2 à 20000 Fr. (*) qui permettent d'être accepté, le reste étant liquidé à la fin de l'apprentissage. Ce qui est appelé apprentissage va durer en fait de 8 à 10 ans selon le patron; cela consiste bien souvent à servir de boy ou d'ouvrier agricole à la saison des pluies, à effectuer des travaux durs au- dessus des forces de l'enfant. La journée de travail peut s'étaler de 7 h du matin à 19 h le soir. Le patron ne nourrit pas gratuitement son apprenti; c'est à ce dernier de manger avec 75 francs par semaine ou même de s'abstenir! Il n'est pas question de se reposer ou d'arriver en retard chez certains patrons sinon on reçoit une volée de palmatoire (branche de palmier). L'apprenti le plus ancien devient sous- patron et exploite les plus jeunes en raflant la quasi totalité des pourboires.

Lorsque le patron estime que le jeune est formé, et après que ce dernier le lui ait demandé plusieurs fois, il le "libère". Pour commencer à être rémunéré comme ouvrier il est donc indispensable de produire son certificat de libération; mais ça ne veut pas dire que l'on est automatiquement rémunéré quand on est libéré et embauché: l' employeur peut très bien demander un travail gratuit pendant plusieurs mois, mais comme c'est la seule solution pour espérer un jour une rémunération... on s'exécute!

La fin de l'apprentissage donne lieu à une fête que le patron et son entourage imposent; ainsi le jeune doit encore "cracher au bassinet": 2000 Fr. pour la bénédiction du patron qui remet au libéré ses outils , 40 000 à 50 000 Fr. pour les frais de nourriture et de boissons de la fête, une petite somme supplémentaire pour éviter de recevoir le dernier coup de palmatoire. Tout additionné, la dépense peut se monter à 130 000 Fr.  (le SMIC est à 12 000 Fr.)! La pression sociale est tellement forte (et le désir de faire la fête aussi sans doute) que, si par hasard le patron n'exige rien de son apprenti, le jeune doit malgré tout organiser une réception et se mettre ainsi des dettes sur le dos pour recevoir parents et amis. Dans ces conditions comment un jeune soudeur pourra- t- il faire pour acquérir un poste de Soudure à 800 000 Fr. ou un million?

De toute façon ce n'est pas parce qu'on est resté huit ans apprenti que l'on connaît forcément son métier... Tout dépend du patron censé former des jeunes...

(*) Ces notes datent de 1983; aussi les sommes annoncées en francs CFA sont- elles de cette époque.

 Copyright © 2002 Bernard MICHEL

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