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Août 2000.
Après de longues heures de travail la pêche à la senne se termine sur la plage de Fidjrossé à Cotonou.
(cliquer sur les images pour les agrandir)
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Il est 10 heures sur la plage de Fidjrossé, le long de la route des pêcheurs parsemée de villages.
L'ethnie Popo* est en pleine effervescence: une vingtaine d'hommes s'affaire à tirer de l'océan l'un des deux bouts de l'immense filet qui sert traditionnellement à la pêche.
Un chant sort des poitrines pour rythmer les gestes de tous les hommes,
*originaires de Grand Popo, à quelques kilomètres de la frontière togolaise |
talons enfoncés dans le sable, corps cambrés en arrière, mains solidement ancrées sur le cordage du filet.
A environ 300 mètres de là une autre équipe fait le même travail mais en tirant l'autre bout du filet presque parallèlement à la surface de l'eau pour se rapprocher en même temps insensiblement de la première équipe..
De temps en temps chacun des deux groupes fait une pose, le patron- pêcheur en profitant pour observer la surface des flots, pour détecter le mouvement d'un éventuel banc de poissons, pour juger de la position du filet.
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Par étapes, la partie la plus éloignée du filet se rapproche de nous. Soudain, une pirogue est mise à l'eau et franchit la barre pour aller repérer le filet tendu à environ 200 mètres de la limite de l'eau et du sable; 3 hommes plongent et ne réapparaissent que bien plus tard à la surface après avoir observé le positionnement du filet dans l'océan.
Périodiquement ils font des gestes, des moulinets avec les bras pour guider les manoeuvres des équipiers au sol. |
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Vers 11 heures 30, le patron -pêcheur donne l'ordre de sortir le filet. L'équipe tout à l'heure très éloignée est à présent à quelques dizaines de mètres de l'autre. Elle s'en rapproche plus rapidement. Nous ne savons toujours pas, nous qui regardons, si le filet est rempli généreusement ou non.
Depuis quelques instants des femmes du village averties ainsi que des enfants viennent se joindre aux hommes qui tirent le bout retenant la première extrémité du filet.
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La deuxième équipe achève le travail important qui consiste à transformer le filet en une poche qui va totalement emprisonner la pêche; cette équipe continue son déplacement parallèlement à l'océan en croisant l'extrémité tenue immobile par la première équipe et pour la dépasser d'une dizaine de mètres.
Au loin, dans l'eau, les trois hommes suivent toujours le mouvement du filet, disparaissant de temps en temps sous les flots et donnant par leurs gestes des informations au rivage. |
Désormais il reste à achever le labeur en hissant la partie encore mobile du filet perpendiculairement à l'océan afin de ramener la poche sur la plage.
Les deux équipes se mettent ensemble maintenant, toujours aidées par les vendeuses de poisson et les enfants. Dans un immense élan d'efforts, les tonnes de filet, dégoulinant d'eau, de sable accroché aux mailles, sont amenées sur la terre ferme sans que l'on sache vraiment ce que donnera cette pêche. Lorsqu'on est spectateur de cette scène, on ne peut s'empêcher d'imaginer la déception que doivent engendrer des heures de travail physique sans succès.
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Progressivement le filet est halé sur le sable sec; quelques poissons commencent à apparaître tout frétillants le long des mailles mais dans ma tête je me dis que c'est trop peu pour la quantité de travail fourni par cette cinquantaine de personnes; des enfants du village des pêcheurs s'empressent de détacher ces quelques rares exemplaires. Au bout de longues et interminables minutes apparaît enfin la poche, hissée au sec à une vingtaine de mètres de l'eau.
Elle est prometteuse à voir son épaisseur et les écailles d'argent qui brillent au soleil de midi. Nous nous approchons; les pêcheurs semblent satisfaits d'avoir été payé en retour de leur travail: petits et gros échantillons s'agitent encore à la surface d'un tas de plusieurs dizaines de kilos de poissons.
 
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La foule des vendeuses commence à venir diagnostiquer le contenu de la poche: brochets de mer, barres, etc... On repère les morceaux et les quantités que l'on va pouvoir négocier avec le patron de la pêche.
 
Mais la poche restera de longues minutes sans être ouverte à la vente. C'est que le travail des pêcheurs n'est pas achevé: il faut récupérer le filet, le nettoyer, le plier de sorte qu'il puisse être embarqué à nouveau dans la pirogue qui ira le jeter à la mer pour la prochaine pêche. |
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